dimanche 11 octobre 2015

Un accident climatique discuté (spé)

Document 1. Topographie de la zone concernée






Document 2. L'éruption du volcan Tambora (autre volcan indonésien) et ses conséquences


Document 3. Quelques caractéristiques d'éruptions volcaniques majeures de type explosif


Document 4. Description de l'éruption du Toba (2014)

Depuis les travaux des pionniers qu’étaient Emil Wiechert, Richard Dixon Oldham et Harold Jeffreys au début du XXe siècle, la sismologie continue à faire des progrès. Cette science s’est avérée précieuse pour l’établissement de la théorie de la tectonique des plaques, conjointement à la découverte des inversions magnétiques. Elle peut être utilisée pour mieux comprendre la structure des volcans, avec l'espoir de mieux évaluer les risques d'éruption.

On aimerait bien notamment pouvoir prédire à l’avance l’occurrence d’éruptions cataclysmiques comme celle du Santorin il y a 3.600 ans environ ou celles survenues il y a respectivement 640.000 et 39.000 ans à Yellowstone (États-Unis) et dans les Campei Flegrei (en Italie, près de Naples) et que l’on associe à ce qu’on appelle des supervolcans. S'il s'en produisait de semblables aujourd’hui, les conséquences seraient dramatiques pour notre civilisation. De telles éruptions, au cours desquelles plusieurs dizaines à plusieurs centaines de kilomètres cubes de matériaux sont brutalement éjectés en quelques heures, sont heureusement rarissimes mais nous ne savons pas quels en sont les signes précurseurs.

Un supervolcan qui aurait pu faire disparaître l'Homme

On étudie en particulier l'éruption qui s’est produite Il y a environ 74.000 ans dans l’île de Toba en Indonésie. Elle aurait mené l’humanité au bord de l’extinction si l’on en croit les horloges moléculaires indiquant que la population humaine sur la planète s’est alors brutalement réduite à un groupe de quelques milliers à quelques dizaines de milliers d’individus tout au plus. On estime en effet aujourd’hui que l’éruption du supervolcan de Toba a projeté dans l’atmosphère pas loin de 2.800 km3 de cendres et autres produits volcaniques. Quand on sait que les 10 km3 de cendres crachés par le Pinatubo au début des années 1990 ont suffi, en modifiant l’albédo de la Terre, à faire baisser sa température moyenne de 0,6°C pendant deux à trois ans, on imagine aisément qu’un changement climatique majeur a dû se produire avec le Toba. De nos jours, la caldeira qui s’est formée suite à l’expulsion des matières volcaniques est occupée par un lac de 80 km de long.
Une équipe internationale composée de chercheurs de l’institut de physique du globe de Paris (Sorbonne Paris-Cité, université Paris Diderot, CNRS), du Trofimuk Institute of Petroleum Geology and Geophysics de l’Académie des sciences de Russie et de l’université de Novosibirsk, ainsi que du German Research Centre for Geosciences à Potsdam a réussi à en savoir plus sur le supervolcan de Toba en utilisant une nouvelle technique en sismologie. Ils viennent de publier les résultats de leurs travaux dans un article du journal Science.

Des supervolcans en sommeil pendant des millions d'années ?

Les géophysiciens ont réussi en quelque sorte à faire une échographie de la croûte sous la caldeira du Toba. Les ondes sismiques se propagent en effet à différentes vitesses et dans différentes directions en réponse à la composition des roches et à leur répartition. En mesurant les caractéristiques de ces ondes, on peut donc faire de l’imagerie sismique renseignant sur la structure d'un édifice volcanique. Mais au lieu d’utiliser les ondes sismiques produites par d’importants séismes (n’oublions pas que la région de Toba fait partie de la ceinture de feu volcaniquement et sismiquement très active), les chercheurs ont mis a profit le bruit de fond permanent résultant des vagues, des marées et du vent de l’océan. Quarante sismomètres l'ont enregistré en continu pendant six mois. C’est un peu comme si on réalisait une photographie avec un très faible éclairage avec un long temps de pose.

Sous les 7 km de dépôts laissés par la formation de la caldeira il y a environ 74.000 ans, cette technique a révélé la présence de sills, c'est-à-dire des intrusions de roches magmatiques quasi horizontales qui se sont mises en place dans la croûte lors de la naissance du volcan. Ce sont ces sills qui forment la chambre magmatique du volcan, qui n’est donc pas sous la forme d’une seule structure compacte. Cela n’a pas complètement surpris les volcanologues qui en avaient inféré la présence par de précédentes observations. Selon eux, une telle structure impliquerait qu'il faille des millions d'années pour que le magma s'accumule en quantité suffisante avant qu'un supervolcan n'entre en éruption.

Document 4. Sur le schéma on observe jusqu'à 7 km de profondeur les dépôts laissés par la dernière éruption. En dessous, au niveau de la croûte, on observe des fracturations horizontales qui forment la chambre magmatique et contiennent du matériau imparfaitement solidifié.


Document 5. Principe des thermomètres isotopiques


Document 6. Les variations du ∂18O dans les glaces du Groenland



Document 7. Les informations apportées par l'étude des pollens



Document 8. Le bilan radiatif de la Terre


Document 9. Les gaz émis dans l'atmosphère lors d'un éruption

 
Document 10. Influence de quelques composants atmosphérique sur le bilan radiatif de la Terre


Document 11. Le devenir des matériaux soufrés


Document 12. Schéma hypothétique de l'évolution de la population après l'éruption du Toba (Théorie du "goulot d'étranglement").

— 1. Baisse rapide de la population. Froid, famine, maladies. Regroupement des différentes populations survivantes et évolution rapide des techniques en vue de la survie.
— 2. Maximum de la crise. Survie d'un nombre restreint d'humains.
— 3. Les populations survivantes commence de nouveau à croître grâce aux nouvelles techniques utilisées.


Document 13. Evolution hypothétique des températures un an après l'éruption du Toba

Document 14. Polémiques sur les conséquences de l'éruption











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